Par Bryan MacDonald
Contrer la Russie est devenu une industrie lucrative à Washington. Ces dernières années, l’activité des think tanks a explosé. Mais qui finance ces organisations, qui travaille pour elles et quels sont les vrais agendas en jeu?


Dès le début, soyons clairs, le terme «groupe de réflexion» revient essentiellement à une manière plus polie de dire «groupe de pression». À quelques exceptions près, ils existent pour servir – et promouvoir – les agendas de leurs bailleurs de fonds.
Cependant, en particulier aux États-Unis, le domaine est devenu de plus en plus obscur et hypocrite, les lobbyistes se voyant attribuer de faux titres académiques tels que « Senior Non-Resident Fellow » et « Junior Adjunct Fellow ». Et cet écran de fumée sert habituellement à obscurcir les véritables objectifs de ces opérations.
Les groupes de réflexion proviennent en réalité de l’Europe des âges des ténèbres. La France du 9ème siècle, pour être précis. Mais le mouvement américain moderne s’inspire des organisations britanniques d’environ un millénaire plus tard, dont beaucoup, comme « RUSI (1831) », existent encore aujourd’hui. Le concept a probablement été introduit en Amérique par le Néo-Écossais Andrew Carnegie. Et sa «dotation Carnegie pour la paix internationale» (1910) continue d’être forte.
Pourtant, le véritable boom de l’industrie du « think tank »  est venu avec l’ère de la mondialisation. Avec une augmentation de 200 pour cent en nombre depuis 1970. Et ces dernières années, ils sont devenus plus transnationaux, avec des États étrangers et des particuliers qui les parrainent afin de gagner la faveur de Washington.
La Russie est un pays qui, dans une large mesure, ne s’est pas donné la peine de jouer ce jeu. Au lieu de cela, surtout dans les secteurs de la politique étrangère et de la défense, Moscou sert souvent d’ennemi numéro un pour de nombreux groupes de pression. Voici quelques grandes figures de ces groupes de réflexion qui se concentrent sur les menaces russes.
Le Conseil de l’Atlantique
Fondation : 1961
Qu’est-ce que c’est?  Essentiellement l’aile académique de l’OTAN. Le Conseil atlantique sert à lier des personnes utiles à l’ordre du jour de l’organisation en Europe et en Amérique du nord. Cependant, au cours des dernières années, son recrutement s’est de plus en plus concentré sur les employés qui attaquent directement la Russie, en particulier sur les médias sociaux. Il s’agit vraisemblablement de leur donner un revenu garanti pour qu’ils puissent poursuivre leurs activités, sans avoir à se soucier du paiement de leurs factures.
Que fait-il ?  Il promeut l’idée que la Russie est une menace existentielle pour l’Europe et les États-Unis, afin de justifier la raison d’être de l’OTAN.