mercredi 8 mai 2019

Le lien entre le cancer du sein et les soutiens-gorge

Le lien entre le cancer du sein et les soutiens-gorge

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La naissance du féminisme à la fin des années 1960 et au début des années 1970 a vu de jeunes femmes brûler des soutiens-gorge. Le fait de brûler un soutien-gorge était une déclaration sociale. Il y a maintenant plus de controverse sur les mérites médicaux de ces derniers.


Ironiquement, c’est une Américaine qui a inventé le soutien-gorge au tournant du 20e siècle, selon Ken L. Smith, éducateur en santé et facilitateur en santé du sein pour l’American Cancer Society.
Jusqu’au début du XXe siècle, les corsets étaient ce qui faisait que les femmes exposaient leur silhouette en «sablier» et poussaient par inadvertance vers le haut de la ligne de buste qui était à la mode à l’époque. Le problème était que les corsets tordaient les organes internes tout en façonnant ces silhouettes en «sablier» et que leur étroitesse faisait en sorte que les femmes s’évanouissaient facilement et fréquemment.

La naissance du soutien-gorge :

En 1893, Marie Tucek fabriqua un «soutien-gorge» qui ressemblait à un soutien-gorge moderne. Mais, plus tard, Mary Phelps Jacobs a conçu une meilleure version et l’a appelé soutien-gorge. Elle l’a breveté et a vendu le brevet à une société nommée Warner Brothers Corset Company à Bridgeport, Connecticut, pour 1 500 $.
Dans les années 1950, les adolescentes ont été incitées à acheter et à utiliser des soutiens-gorge d’entraînement pour tenir fermement leurs seins d’une manière désirable et «prévenir l’affaissement». Mais même l’industrie des soutiens-gorge admet que le seul moment où les soutiens-gorge empêchent l’affaissement est lorsqu’ils sont portés.
Ken Smith suggère que l’utilisation d’un soutien mammaire artificiel pour une durée prolongée provoquera l’atrophie des ligaments de Cooper en forme de coupe des seins, ce qui entraînera l’affaissement des seins au fil du temps de toute façon. Les exercices qui renforcent les muscles pectoraux peuvent être utiles.
Il est recommandé d’utiliser un soutien-gorge de sport d’une seule pièce pour faire de l’exercice. Certaines femmes utilisent des soutiens-gorge de sport d’une seule pièce comme alternative plus saine aux soutiens-gorge réguliers lorsqu’elles ne font pas d’exercice.

« Éviter l’affaissement » : un argument circulaire :

L’argument principal du port du soutien-gorge serait de préserver la jolie forme galbée des seins en évitant qu’ils ne tombent. Difficile de savoir si cette peur de l’affaissement est réellement aussi ancrée qu’on voudrait le faire croire, mais ce serait le leitmotiv numéro un du port du soutien-gorge : se préserver de l’affaissement des seins. Un certain nombre de «spécialistes» poussent même le bouchon jusqu’à affirmer qu’il est bon pour la santé des tissus mammaires, évitant qu’ils ne se distendent et ne favorisent ainsi des lésions avec le temps.
Pourtant, il semble que l’affaire ne soit pas aussi simple ! Les seins intègrent dans leurs tissus un réseau de ligaments dédiés à la suspension dynamique. Or ces fibres, un peu comme un muscle, ne se développent que si elles sont stimulées, ce qui ne sera jamais le cas lorsqu’un sein naissant se retrouve immédiatement «empaqueté» dans un soutien-gorge dès l’adolescence…
L’empressement des mères à faire porter à leurs filles cet accessoire dès que leur poitrine se développe, contribuerait en réalité à affaiblir les seins car les éléments anatomiques de suspension et de maintien ne sont pas stimulés, et par conséquent ne se développent pas. De plus, la constriction et la pression qu’entraîne le soutien-gorge au niveau du buste et des épaules peuvent entraîner des troubles musculo-squelettiques (donc nerveux, potentiellement) et plus ou moins sévères selon la taille et le poids de la poitrine.
Ce phénomène est encore amplifié par une puberté toujours plus précoce. L’âge moyen de l’apparition des premières règles était encore d’une quinzaine d’années il y a quarante ans, alors qu’il se rapproche aujourd’hui de la douzaine. Le développement de la poitrine, et par conséquent l’âge du port du soutien-gorge pour la première fois, suivent la même progression.

Soutiens-gorge et santé des seins :

Le lien entre le port de soutien-gorge et la maladie fibrokystique du sein non maligne douloureuse et gênante ainsi que le cancer du sein malin était à peine mentionné jusqu’à ce que le livre «Dressed to Kill» des chercheurs Sydney Ross Singer et Soma Grismaijer soit publié en 1995.
Ils ont interrogé 5 000 femmes et ont découvert que les femmes qui portaient des soutiens-gorge pendant 12 heures ou plus augmentaient considérablement le risque de cancer du sein par rapport aux femmes qui portaient moins de soutiens-gorge.
Le Dr Gregory Heigh, de Floride, a constaté que plus de 90 % des femmes atteintes d’une maladie fibrokystique du sein s’améliorent lorsqu’elles cessent de porter leur soutien-gorge. Il y a des témoignages de cas (source ci-dessous) de patientes atteintes de fibrose mammaire qui l’ont réalisé lorsqu’elles ont arrêté ou au moins réduit l’utilisation de soutien-gorge.
Le lien entre les tumeurs du sein, les tumeurs non malignes ou malignes et les soutiens-gorge a du sens lorsqu’on considère les problèmes de drainage lymphatique causés par le port trop fréquent de soutiens-gorge. Le système lymphatique, qui comprend les ganglions lymphatiques dans les seins, nécessite un mouvement du corps pour pomper l’accumulation de déchets toxiques dans les ganglions lymphatiques.
La plupart des gens ignorent jusqu’à l’existence de la lymphe. La circulation lymphatique est pourtant aussi importante que la circulation sanguine, dans la mesure où elle joue le rôle d’égout de celle-ci. Je vous laisse deviner ce qui se passe quand on obstrue un égout…
Non seulement les mouvements des seins sont inhibés par les soutiens-gorge, ce qui limite le drainage adéquat des ganglions lymphatiques, mais les fermetures serrées des soutiens-gorge resserrent les seins et le flux de matière lymphatique.
Si un médecin de Floride a observé 90% de guérison de troubles fibrokystiques du sein lors du non-port de soutien-gorge, avec de nombreuses autres femmes offrant des témoignages avec des résultats positifs sur leur abstinence de soutien-gorge, il s’ensuit que le port moins régulier ou pas du tout de soutien-gorge aide à prévenir le cancer du sein.

En France : 

En Occident, l’expérience de celles «qui ont osé» semble démontrer qu’au contraire, une poitrine libérée tendrait plutôt à retrouver du tonus, voire même un peu de volume. Ça dépend bien sûr de l’âge et de la morphologie, mais les témoignages dans le sens d’une meilleure santé, d’un meilleur confort et même d’un vrai plaisir à ne plus porter de soutien-gorge se multiplient. Souvent, même, des douleurs récurrentes dans le dos, les bras ou la nuque s’évanouissent comme par enchantement.
En France, le professeur Jean-Denis Rouillon, du CHU de Besançon, a lui consacré 15 années d’étude à l’utilité du soutien-gorge. S’il se garde de généraliser, il remarque pourtant que la règle veut que les seins libérés regagnent du tonus et de la tenue, même bien au-delà de 40 ans, en tout cas chez les 300 femmes sportives et sans surpoids qu’il a étudié.
Le mieux est donc de faire ses propres expériences ! Si le soutien-gorge vous semble n’être pas l’ami qu’on essaie de vous vendre, défaites-vous-en un peu chaque jour, ne serait-ce qu’à la maison, et voyez ce qui se passe. Sachez que le non-port peut occasionner une sensation de tension ou tiraillement les premiers jours, et c’est bien normal.
Références :
Dressed To Kill: The Link Between Breast Cancer and Bras, 1995.
«Breast size, handedness and breast cancer risk», European Journal of Cancer and Clinical Oncology, CC Hsieh, D Trichopoulos, 1991.
«Bra Wearing Not Associated with Breast Cancer Risk: A Population-Based Case–Control Study». Lu Chen, Kathleen E. Malone and Christopher I. Li, 2014.
«Risk factors of breast cancer in women in Guangdong and the countermeasures», Zhang AQ, Xia JH, Wang Q, Li WP, Xu J, Chen ZY, Yang JM (2009).
«Patologias mamarias generadas por el uso sostenido y seleccion incorrecta del brassier en pacientes que acuden a la consulta de mastologia», Ginecologia y Obstretricia, Dr Marcos Stanovich, 2011
Traduction : ExoPortail

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