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samedi 18 janvier 2020
Non, le Groenland n'a pas fondu !
Non, le Groenland n'a pas fondu !
Groenland ©La Chaine Météo
Le satellite mesure le dégel de surface
La NASA a rendu publiques des images du satellite laissant apparaître l'étendue de la fonte de surface des glaces du Groenland. La comparaison établie entre le 1er et le 12 juillet semble impressionnante (notre première cartographie), donnant l'impression que les glaces du Groenland " ont fondu " en quelques jours, ce qui est absolument impossible.
Un glacier qui se brise
La semaine précédente, la langue terminale du glacier Petermann, descendant au nord-ouest du Groenland, à 1000 km du pôle Nord, s'est rompue, glissant alors vers la mer en formant un gigantesque iceberg dont la surface équivaut à deux fois la ville de Paris. Ce phénomène naturel, nommé " vêlage " glaciaire, se produit régulièrement au Groenland ainsi qu'en Antarctique, créant des icebergs qui dériveront ensuite en mer, au grè des vents et des courants.
La conjonction de ces deux phénomènes, qui ne sont pas liés, à suscité de vives réactions, comme de croire que le Groenland fondait.
La surface du Groenland dégèle en été et regèle en automne
Le Groenland peut être comparé à une immense calotte glaciaire (Inlandsis) dont la superficie est de trois fois la France. Cette glace atteint 3000 mètres d'épaisseur au milieu, et glisse lentement vers la mer, comme nos glaciers alpins descendant vers les vallées. 95 % de la surface du Groenland est recouverte de glace, le reste étant la bordure littorale rocheuse ou herbeuse.
Tous les étés, sous l'action du soleil, la surface de glace et de neige dégèle (à l'image des neiges de haute montagne en été) sur 40 à 50% de la superficie du Groenland ( il s'agit donc d'une surface, et non pas du volume de glace).
Cette été, une anomalie chaude de +2°C persiste sur le Groenland depuis le mois de mai, ce qui a accéléré le dégel de surface ainsi que la fonte de la banquise (glaces flottantes sur la mer environnante). C'est ainsi que 97% de la surface du Groenland connait, à priori, un dégel de surface actuel, au lieu des 50% habituels.
Des cycles naturels qui ne menacent pas la calotte glaciaire pour l'instant
De tels étés chauds, accélérant le dégel de surface, se produisent par cycles, le dernier optimum datant des années 1880 à priori. Par conséquent, la calotte glaciaire du Groenland n'est pas menacée par ce dégel de surface, d'autant plus que l'eau de fonte regèlera très rapidement dès la mi-septembre, au moment où les jours diminuent à ces hautes latitudes.
Cette phase de réchauffement pourrait devenir préoccupante si elle était amenée à se poursuivre durablement : sur plusieurs décennies et siècles, la fonte provoquerai inévitablement une perte de volume de la calotte glaciaire, avec un apport d'eau douce important dans l'océan et la formation d'icebergs plus nombreux (car les glaciers continueraient à se morceller). Mais l'inertie du Groenland est telle que ce scénario n'est pas envisageable à ce jour. Quant à l'Antarctique, dont la calotte glaciaire est 10 fois plus vaste, il ne craint rien, avec même un épaississement de la masse de glace en raison de chutes de neige plus abondantes sur sa surface.
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Groenland © La Chaine Météo
Groenland © La Chaine Météo
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