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mardi 14 janvier 2020

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Cobalt, lithium, leur exploitation est une honte pour l'humanité
Enfant mine de cobalt


Une nouvelle enquête établit un classement des géants de ce secteur, parmi lesquels figurent Apple, Samsung Electronics, Dell, Microsoft, BMW, Renault et Tesla, basé sur les progrès qu'ils ont réalisés depuis janvier 2016 dans leurs pratiques concernant l'approvisionnement en cobalt. Si une poignée d'entreprises ont réalisé des progrès, d'autres n'ont toujours pas pris les mesures les plus élémentaires, telles qu'une enquête sur les filières d'approvisionnement en RDC.
Nos premières enquêtes ont montré que le cobalt extrait des mines par des enfants et des adultes dans des conditions épouvantables en RDC est utilisé dans les chaînes d'approvisionnement de certaines des entreprises les plus connues au niveau mondial. Quand nous avons pris contact avec ces entreprises, nous avons constaté que beaucoup ne demandaient même pas d'où provenait le cobalt.
Environ 70 à 80% des ressources globales en lithium se trouvent au-dessous des plaines salées de l’Argentine, de la Bolivie et du Chili. La Bolivie, possédant la plus grande réserve mondiale de lithium, est toujours en train d’industrialiser ses mines de lithium, tandis que le Chili et l’Argentine sont respectivement les deuxième et troisième pays producteurs du monde. Les ressources situées en Amérique latine joueront un rôle crucial pour répondre à la demande globale prévue des batteries Li-ion, bien qu’à l’heure actuelle l’Australie et la Chine soient également des pays producteurs de premier plan.
L’extraction de lithium dans l’Altiplano andin rencontre toutefois de nombreux problèmes graves. Une préoccupation majeure réside dans la quantité d’eau nécessaire au procédé d’extraction. Ce dernier se fait de plus dans des régions extrêmement arides et dans lesquelles un grand nombre de personnes dépendent, pour leurs activités agropastorales et, par conséquent, pour leur revenu, d’écosystèmes très vulnérables.
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Le cabinet français Meridian International Research, dans une étude sur le lithium, met en garde :
« Les augmentations réalistes de production du lithium ne permettront pas de satisfaire une révolution de la propulsion automobile dans la prochaine décennie. (…) Dans le scénario le plus optimiste, elles ne pourraient fournir que 8 millions de véhicules hybrides du type GM Volt. » Alors que la demande mondiale de voiture essence pour 2008 était de 60 millions de véhicules… Pour information, en 2003 le prix de la tonne de lithium s’élevait à 300$ alors qu’en 2008, celui-ci s’est élevé à 3 000$ la tonne.
Si les métaux rares sont une trentaine, les « terres rares » en regroupent 17 des plus stratégiques pour les nouvelles technologies. La Chine assure 95 % de la production de ces terres convoitées. Un quasi-monopole qui profite largement à l’Empire du Milieu.

Les métaux rares sont une grande famille. Ils contiennent les 17 terres rares, le graphite, le cobalt, l’antimoine, le tungstène, le tantale, le platine, l’iridium, le ruthénium, le niobium et quelques autres. Ils ne sont pas forcément rares autour du globe. Cependant, leurs gisements assez vastes pour que l’exploitation soit commercialement rentables avec les technologies actuelles le sont.
Pendant six ans, le journaliste Guillaume Pitron a mené l’enquête sur les terres et métaux rares dans une douzaine de pays, sur quatre continents. Il en livre un témoignage poignant dans son livre La guerre des métaux rares. Son constat est sans appel : la Chine domine désormais celle des métaux rares. Il est le fournisseur quasiment unique des plus stratégiques d’entre eux, les terres rares. Si leur production annuelle limitée à 130.000 tonnes, contre 2 milliards de tonnes de fer, peut sembler anecdotique, elle est capitale et indispensable à nombre de nouvelles technologies. LED, écrans plats, voitures électriques, éoliennes à aimants permanents, téléphones portables, ordinateurs demandent leur pesant de terres rares.

Au début des années 1990, la Chine a commencé à vendre des terres rares à prix cassé. Les mines californiennes qui fournissaient la majorité du marché, ont dû fermer leurs portes dans les années 2000, les mineurs ont dû ranger leurs pioches. Les autres pays qui disposent des ressources, notamment la Russie, le Groenland, le Canada, le Vietnam, les Etats-Unis, et même la France en ont abandonné ou négligé l’exploitation. Seule maître à bord, la Chine fait désormais sa loi sur le marché. Résultat : elle concentre aujourd’hui 95 % de la production mondiale de terres rares, alors qu’en n’en détiendrait que 36 % des réserves. La situation pourrait changer d’ici une décennie, car la Chine pourrait décider de réserver l’ensemble de sa production de terres rares à ses seules entreprises, tant la demande de son industrie est importante. Les mines d’autres pays pourraient rouvrir.

Durant son enquête, Guillaume Pitron a découvert que l’extraction de ces métaux rares génère d’importants impacts environnementaux. Les processus d’extraction et de séparation nécessitent beaucoup d’énergie, de produits chimiques et d’eau. En Chine, les acides sulfuriques et chlorhydriques polluent les cours d’eau aux alentours des mines. Les médias se sont fait l’échos de la pollution de différents fleuves et de la formation de montagnes de déchets. Ces extractions se sont accompagnées d’une hausse de maladies et de cancers considérables chez les riverains. Malgré l’interdiction des activités sauvages sous l’impulsion de l’opinion publique chinoise, le marché noir à l’exportation y resterait florissant. Quelque dix mille mines seraient éparpillées à travers le territoire chinois.
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La question à Guillaume Pitron : Le monde se désoccidentalise. Avec ses barrières aux exportations de minerais, que cherche la Chine ?

Depuis une quinzaine d’années, la Chine a mis en place une politique où elle restreint ses exportations de minerais bruts pour garder la valeur ajoutée. Elle ne veut plus de la ligne colonialiste où les occidentaux n’iraient chercher que la matière et la transformer chez eux. La Chine met des quotas à l’exportation, mais donne un accès illimité aux entreprises qui viennent s’installer dans le pays. Elle convoite l’aval de la filière, c’est-à-dire les industries des hautes technologies utilisatrices de terres rares. Elle demande à ces entreprises d’apporter les structures industrielles, les emplois, le savoir-faire, les laboratoires de recherche et développement. Et elle utilise ces connaissances pour son développement. Alors qu’à la fin de la décennie 1990 le Japon, les États-Unis et l’Europe concentraient 90 % du marché des aimants, la Chine contrôle désormais les trois quarts de la production mondiale ! Les Chinois ont bien l’intention de gagner la bataille sur l’aval de toutes les technologies du futur et cela fonctionne. Le pays est déjà le leader des technologies vertes dans le monde. Il s’agit du premier producteur d’énergies vertes au monde, du premier fabricant d’équipements photovoltaïques, de la première puissance hydroélectrique, du premier investisseur dans l’éolien et du premier marché mondial des voitures à nouvelles énergies.

Cette situation chinoise sur les terres rares est reproduite dans d’autres pays qui connaissent des positions majoritaires. En Asie, en Afrique, en Amérique latine, un puissant phénomène de nationalisme des ressources minières fragilise de plus en plus les positions occidentales. Les ressources exploitées localement doivent alimenter la consommation intérieure plutôt que satisfaire les appétits de pays client.
Les restrictions sur la vente de panneaux solaires chinois dans l’Union européenne prennent fin, au grand dam des producteurs européens qui craignent un afflux d’importations bon marché.

En vigueur depuis cinq ans, la mesure visant à protéger l’industrie solaire européenne était jugée contre-productive par les installateurs de panneaux solaires qu’elle privait de produits meilleur marché.

Les droits antidumping sur les importations de panneaux solaires, de cellules et de wafers chinois institués par la Commission européenne en 2013 avaient été reconduits en mars 2017 pour 18 mois, l’exécutif européen faisant alors savoir qu’il ne comptait pas les renouveler.

Pendant ces cinq années, les producteurs chinois ne payaient pas de droits s’ils vendaient leurs produits à ou au-dessus d’un prix minimum qui a progressivement diminué. Sous ce prix, ils s’exposaient à des taxes allant jusqu’à 64,9%.

La Commission a estimé que l’extinction des mesures était dans le meilleur intérêt de l’UE, compte tenu de son objectif de développement des énergies renouvelables, et elle a estimé qu’elles avaient permis aux prix à l’importation de s’aligner sur les prix du marché mondial.
La Chine est incontestablement la championne mondiale du solaire. Elle détient un quart des capacités mondiales et fabrique la moitié des panneaux solaires vendus dans le monde, d’après le rapport 2017 de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Le pays a atteint avec trois ans d’avance ses objectifs de production d’énergie solaire fixés pour 2020. D’ici 2040, sa capacité devrait encore être multipliée par dix, passant de 77 GW à 738 GW.

Jusqu’à 20 millions de tonnes de déchets vont s’entasser d’ici 2050
La course en avant du gouvernement chinois pour couvrir le pays de panneaux solaires cache cependant l’énorme défi auquel le pays sera confronté d’ici quelques années : celui des déchets engendrés par toutes ces installations. D’ici une trentaine d’années, des millions de panneaux solaires arriveront en fin de vie. En 2050, le pays se retrouvera avec plus de 13,5 millions de tonnes de déchets issus des vieux panneaux, prédit l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena). L’équivalent de ceux des États-Unis, du Japon et de l’Allemagne cumulés. En interne, le chiffre de 20 millions de tonnes est même avancé. « Notre industrie solaire est une véritable bombe à retardement », s’inquiète ainsi Tian Min, le directeur d’une entreprise chinoise de collecte de panneaux usagés.

Et aussi incroyable que cela puisse paraître dans un pays aussi obsédé par la planification, rien n’a été prévu à ce jour pour gérer cette montagne de déchets. Alors que l’Europe s’est dotée, dès 2012, d’une réglementation pour la collecte et le recyclage des panneaux en fin de vie, la Chine ne dispose d’aucune filière spécifique et la recherche à ce sujet est encore balbutiante. La plupart des fabricants se concentrent sur le développement de panneaux plus performants et ne se soucient guère du devenir de leurs produits.
Aujourd’hui, 92 % des panneaux solaires installés sont en silicium cristallin, constitué à 76 % de verre, 10 % de polymère, 8 % d’aluminium (essentiellement pour le cadre), 5 % de silicium, 1 % de cuivre et 0,1 % d’argent. Des matériaux facilement recyclables, pour peu que l’on dispose des usines adaptées. En France, on arrive ainsi à valoriser 90 % des déchets issus des vieux panneaux.

Il n’existe aucune filière de recyclage en Chine pour les panneaux solaires. © PV Cycle

Mais ces derniers contiennent aussi des métaux toxiques (brome, cadmium, plomb…) beaucoup plus difficiles à séparer et à éliminer. Leur traitement nécessite un processus coûteux et l’utilisation de produits chimiques polluants. Autant dire que les fabricants n’ont pas vraiment envie de s’embarrasser avec ça. « Le cadmium et le plomb représentent à peine 0,1 % des matériaux des panneaux, donc c’est négligeable », minimise ainsi Trina Solar, un des principaux fabricants. Sauf que 0,1 % de 20 millions de tonnes, cela représente tout de même 20.000 tonnes de produits toxiques à gérer à l’horizon 2050.
L’autre problème, c’est que la majorité des centrales solaires sont installées dans des régions pauvres et isolées comme le désert de Tengger, le Tibet ou la Mongolie intérieure, alors que les rares usines de recyclage se situent dans les provinces industrielles de la côte Pacifique. « Transporter autant de matériel lourd sur de si grandes distances sera très coûteux », met en garde Tian Min. Selon lui, le recyclage n’est tout simplement pas assez rentable : un kilogramme de silicium coûte environ 13 dollars et le prix devrait encore chuter de 30 % dans la prochaine décennie.

Le directeur d’une autre entreprise, cité par le South China Morning Post, a lui sa petite idée pour se débarrasser des anciens panneaux peu performants : les refourguer à des clients au Moyen-Orient. « Ces pays disposent de vastes espaces inoccupés pour y installer des panneaux solaires pas forcément très performants mais peu coûteux », suggère-t-il. « Cela arrangerait finalement tout le monde. »

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