lundi 23 mars 2020

Dominique Reynié: «La crise sanitaire que nous vivons pourrait être fatale à l’Union européenne»

Dominique Reynié: «La crise sanitaire que nous vivons pourrait être fatale à l’Union européenne»

ENTRETIEN - Pour le directeur de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol), ces temps dramatiques appellent une clarification du projet européen. L’absence de solidarité longtemps constatée au sein de l’Union face à la crise est imputable aux États membres et non à Bruxelles, argumente l’auteur*.


Les dirigeants européens ont certes manifesté un mépris envers l’idée de frontière qui est une faute. Mais la réponse doit être une politique de souveraineté à 27, et non un retour aux États-nations traditionnels, plaide Dominique Reynié.
Les dirigeants européens ont certes manifesté un mépris envers l’idée de frontière qui est une faute. Mais la réponse doit être une politique de souveraineté à 27, et non un retour aux États-nations traditionnels, plaide Dominique Reynié. François BOUCHON/Le Figaro
LE FIGARO. - La solidarité européenne, notamment à l’égard de l’Italie, a fait défaut pendant la crise sanitaire. N’est-ce pas la démonstration qu’il n’existe pas de peuple européen?
Dominique REYNIÉ. - À la demande des États, la santé publique est un domaine qui relève de leur compétence et non de l’Union européenne. La crise sanitaire actuelle est donc plutôt une crise des États-nations européens. Ils ont exigé de conserver leur pleine souveraineté en la matière. Le résultat est spectaculaire: tous démontrent leur impréparation. L’Union européenne a été conçue par ces États, mais à partir d’une idée de coopération et non de solidarité. L’idée européenne s’est vu refuser l’accès à l’affectio societatis par des États nationaux qui voulaient conserver en monopole ce lien de reconnaissance.
C’est la Chine qui a porté secours à l’Italie. Quelles pourraient être les conséquences de ce geste inédit?
La Chine porte secours en déployant sa puissance. Elle mène aussi une opération de diversion, car
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