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lundi 3 août 2020
Israël : des milliers de manifestants contre la gestion de l'épidémie
Israël : des milliers de manifestants contre la gestion de l'épidémie
De nombreux travailleurs se plaignent de l'incertitude quant à une possible aide financière fournie par le gouvernement, après des mois de « mise en pause » de l'économie.
PHOTO : REUTERS / AMMAR AWAD
Des milliers de personnes se sont rassemblées samedi sur la place Rabin, à Tel-Aviv, pour protester contre la gestion par le gouvernement israélien de la pandémie de COVID-19 et de ses conséquences.
La police israélienne n'a pas donné d'estimation du nombre de manifestants, mais la chaîne de télévision publique Kan 11 a affirmé que des milliers de personnes étaient présentes sur la place, traditionnel lieu de rassemblement.
Quelque 300 policiers ont été déployés pour protéger les manifestants, maintenir l'ordre public et superviser l'observation des mesures de distanciation sociale, a indiqué la police.
La plupart des manifestants portaient des masques sans pour autant se tenir à deux mètres les uns des autres, a constaté un journaliste de l'AFP.
Certains ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire Laissez-nous respirer en hébreu. Un écho au Je ne peux pas respirer, repris dans les manifestations contre les violences policières dans le monde entier depuis la mort de George Floyd, un Américain noir de 46 ans, décédé le 25 mai lorsqu'un policier blanc a appuyé son genou sur son cou pendant près de neuf minutes.
Craintes concernant l'emploi et le chômage
La manifestation a été organisée par des groupes de travailleurs indépendants, de petites entreprises, mais aussi d'artistes, se sentant abandonnés par le gouvernement après la fermeture forcée de leur commerce et des lieux publics pendant la pandémie.
Les syndicats étudiants ont aussi participé au rassemblement pour exprimer leurs inquiétudes dans un contexte où de nombreux jeunes se retrouvent aujourd'hui sans travail.
Le taux de chômage en Israël a bondi ces derniers mois, passant de 3,4 % en février à 27 % en avril, avant de redescendre légèrement en mai à 23,5 %. Les données de juin n'ont pas encore été publiées.
Israël avait imposé mi-mars un strict confinement. Seuls les professionnels exerçant des métiers jugés essentiels étaient autorisés à travailler et tout rassemblement public était interdit.
Le gouvernement a levé certaines restrictions à la fin du mois de mai.
Le nombre de contaminations est toutefois reparti à la hausse, entraînant le rétablissement de restrictions comme la fermeture des bars, des boîtes de nuit, des salles de sport et des piscines publiques.
Plusieurs milliers de personnes, selon les organisateurs, étaient présentes lors de la manifestation contre la gestion de la crise par le gouvernement israélien.
PHOTO : REUTERS / ILAN ROSENBERG
Une « grave crise de confiance »
Si les salariés qui se sont retrouvés sans travail ont pu demander des allocations chômage, les travailleurs indépendants arguent que nombre d'entre eux attendent depuis des mois l'aide promise par le gouvernement.
Il y a une grave crise de confiance entre le gouvernement et nous, a déclaré samedi Shai Berman, un des organisateurs de la manifestation, au micro de la radio publique israélienne.
Comme une grande partie de la population, nous nous sentons de plus en plus en détresse, on veut manifester, on ne croit pas aux promesses, a-t-il ajouté.
M. Berman faisait partie d'un groupe de militants invités vendredi par le premier ministre Benyamin Nétanyahou et des responsables du ministère des Finances, dans une tentative de dernière minute pour éviter la manifestation. Il a essayé, a déclaré M. Berman, ajoutant que les aides présentées étaient un bon début mais comportaient des défauts.
Nous tiendrons nos engagements, a de son côté déclaré M. Nétanyahou lors de la réunion selon son bureau.
Vendredi, le ministère de la Santé israélien a annoncé un nombre record de nouvelles contaminations, avec plus de 1500 nouveaux cas enregistrés la veille.
Le pays, qui compte environ 9 millions d'habitants, a enregistré le premier cas de COVID-19 sur son sol le 21 février. Depuis, l'État hébreu a recensé plus de 36 000 contaminations, dont plus de 350 décès.
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