Témoignage d'une médecin,
présente à 
la manifestation
contre les megabassines
samedi 25 mars, en tant que médic :
"Hier j'étais à SainteSoline. Et depuis la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes, je n'avais jamais vu un tel niveau de carnage.
Déjà, on va arrêter de parler de simples gaz lacrymogènes : ce qui était envoyé sur les manifestants et manifestantes étaient des grenades GM2L (qui ont un souffle, une détonation et propulsent des éclats) et des tirs de lanceur balle défense (LBD). C'était littéralement une pluie de GM2L sur les manifestants.
Ces armes ont fait de nombreux blessés. On en a dénombré plus de 200.
Dès le début de la manifestation j'ai pris en charge des personnes blessées, parmi elles une personne inconsciente.
En quelques minutes, le temps de l'évacuer plus à distance de la manifestation, j'ai vu une route entière de personnes allongées à même le sol, ramenées là pour être évacuées : des visages en sang, des plaies importantes, une fracture ouverte, un œil explosé, un traumatisme rachidien, une fracture du rocher, des personne inconscientes, des gens qui pleurent... Je n'ai jamais vu ça, c'était un champs de bataille.
Dans l'assourdissement des détonations des GM2L, la communication avec le 15 était inaudible. À un moment, plusieurs lacrymogènes tombent sur cette zone d'accumulation de blessés : soignants, blessés, tout le monde suffoquait, comme si ça ne suffisait pas.
Dans cette ambiance de guerre, on n'avait qu'1 seul véhicule pour évacuer les gens vers le relais des ambulances qui ne pouvaient pas intervenir sur place. Par dessus tout, le 15 nous dit au tél, ne pas pouvoir passer le barrage des forces de l'ordre, alors qu'on tentait d'évacuer 1 personne dans un état grave.
On comptait notamment 5 personnes inconscientes et blessées à la tête. Il a fallu "trier" les personnes à évacuer. Au téléphone, l'opérateur du 15 était impuissant. Et à un moment, oui, j'ai fondu en larme, dépassée par la situation.
Aujourd'hui on sait que S., une des personnes blessées a la tête a été admis en réanimation et que son pronostic vital est toujours engagé.
Je reste marquée par un tout jeune manifestant, indéniablement éborgné, qui me suppliait que je lui dise qu'il ne perdrait pas son œil.
Dr Perle Bertrand
présente à la manifestation contre les megabassines samedi 25 mars, en tant que médic :"Hier j'étais à SainteSoline. Et depuis la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes, je n'avais jamais vu un tel niveau de carnage.
Déjà, on va arrêter de parler de simples gaz lacrymogènes : ce qui était envoyé sur les manifestants et manifestantes étaient des grenades GM2L (qui ont un souffle, une détonation et propulsent des éclats) et des tirs de lanceur balle défense (LBD). C'était littéralement une pluie de GM2L sur les manifestants.
Ces armes ont fait de nombreux blessés. On en a dénombré plus de 200.
Dès le début de la manifestation j'ai pris en charge des personnes blessées, parmi elles une personne inconsciente.
En quelques minutes, le temps de l'évacuer plus à distance de la manifestation, j'ai vu une route entière de personnes allongées à même le sol, ramenées là pour être évacuées : des visages en sang, des plaies importantes, une fracture ouverte, un œil explosé, un traumatisme rachidien, une fracture du rocher, des personne inconscientes, des gens qui pleurent... Je n'ai jamais vu ça, c'était un champs de bataille.
Dans l'assourdissement des détonations des GM2L, la communication avec le 15 était inaudible. À un moment, plusieurs lacrymogènes tombent sur cette zone d'accumulation de blessés : soignants, blessés, tout le monde suffoquait, comme si ça ne suffisait pas.
Dans cette ambiance de guerre, on n'avait qu'1 seul véhicule pour évacuer les gens vers le relais des ambulances qui ne pouvaient pas intervenir sur place. Par dessus tout, le 15 nous dit au tél, ne pas pouvoir passer le barrage des forces de l'ordre, alors qu'on tentait d'évacuer 1 personne dans un état grave.
On comptait notamment 5 personnes inconscientes et blessées à la tête. Il a fallu "trier" les personnes à évacuer. Au téléphone, l'opérateur du 15 était impuissant. Et à un moment, oui, j'ai fondu en larme, dépassée par la situation.
Aujourd'hui on sait que S., une des personnes blessées a la tête a été admis en réanimation et que son pronostic vital est toujours engagé.
Je reste marquée par un tout jeune manifestant, indéniablement éborgné, qui me suppliait que je lui dise qu'il ne perdrait pas son œil.
Dr Perle Bertrand
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