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jeudi 27 février 2020

DEFENDER-Europe 20 débarque en Belgique, serait ce pour une autre raison? nous l'espérons tous!

DEFENDER-Europe 20 débarque en Belgique

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Les premiers véhicules britanniques amenés hier à Anvers par le roulier MV Eddystone. Plus de 4000 pièces d’équipement britanniques et américaines transiteront par le terminal anversois

Les premiers véhicules britanniques participant à l’exercice interalliés DEFENDER-Europe 20 sont arrivés hier au port belge d’Anvers. Durant quatre mois, des milliers de matériels et de militaires britanniques et américains seront temporairement pris en charge par la Défense belge, qui a pour l’occasion installé une zone militaire temporaire (TMZ) à proximité des quais de déchargement de l’Antwerp Euroterminal.


Les 200 véhicules de soutien amenés par le roulier MV Eddystone ne représentent que l’avant-garde des 2500 militaires britanniques et 20 000 militaires américains venus d’outre-Atlantique. Durant quatre mois, il s’agira pour les deux partenaires d’évaluer leur capacité à projeter l’équivalent d’une division sur le continent européen. Avec plus de 37 000 militaires issus de 18 nations, DEFENDER-Europe 20 sera le plus vaste exercice du genre depuis 25 ans, estime le Pentagone. Il nécessitera l’acheminement de 20 000 pièces d’équipements du continent américain vers six terminaux portuaires européens, dont Anvers.

Parce qu’il s’inscrit dans un contexte OTAN, l’exercice servira aussi de test grandeur nature pour déterminer la capacité des pays de l’Alliance atlantique à réceptionner des forces et de l’équipement étrangers, puis à les soutenir dans leur déploiement et leur progression sur un théâtre d’opération fictif. Un défi de taille pour des partenaires européens qui, depuis mars 2018, ont entrepris un vaste plan d’action sur la mobilité militaire en collaboration étroite avec l’OTAN.

Petit pays mais grandes missions

Le défi est triple pour la centaine de militaires belges concernés. « Le premier enjeu est celui de la présence britannique, intégré pour la première fois par les Américains à ce type de manoeuvre menée dans le port d’Anvers. Cela a ensuite une conséquence non négligeable sur l’étendue de l’exercice, avec près de 4400 pièces d’équipement à traiter contre environ 2800 auparavant. Et troisièmement, l’évolution est identique en matière de personnels à accueillir, avec près de 6000 militaires américains et britanniques appelés à transiter par le territoire belge, soit près du triple de l’envergure habituelle, » nous explique le colonel Paul Haccuria, commandant militaire de la province d’Anvers et chef d’orchestre de la TMZ.

Bien que rompue à ce type d’exercice, la Défense a dû innover pour s’assurer d’une interopérabilité optimale entre tous les acteurs présents. L’armée belge, de même que ses partenaires civils, le Military Surface Deployment and Distribution Command (SDDC) américain et la 104e brigade de soutien logistique britannique ont dès lors travaillé au décloisonnement des communications sur base du concept de « team of teams ». Pour éviter que la machine ne se grippe, la vingtaine de structures impliquées* continueront d’oeuvrer dans leurs domaines d’expertises mais en privilégiant davantage la coordination et l’échange constant d’informations. Désormais, les représentants de chaque unité se retrouvent quotidiennement pour une mise à jour opérationnelle et un rappel des mesures de sécurité. « Cela améliore grandement la coordination entre les différentes équipes. C’est seulement en travaillant de cette manière que nous pourrons atteindre ensemble les objectifs fixés, » souligne le colonel Haccuria.

Le terminal portuaire anversois est chargé d’accueillir un maximum de sept navires de transport, dont cinq en provenance des Etats-Unis. Point d’orgue de l’opération belge, l’un des rouliers venus du continent américain amènera à la mi-février près de 800 pièces d’équipement de tous types. Une fois débarqués, tous les matériels sont provisoirement stockés sur une surface de 20 000 m2 encerclée de containers, et extensible jusqu’à 125 000 m2 en fonction du besoin.

Comme d’accoutumée, la sécurisation de cette TMZ est confiée à une vingtaine de militaires de la Composante Terre constituant une Force Protection. « Il n’y a pas de menaces spécifiques en comparaison avec l’un de nos quartiers militaires. La principale contrainte provient de l’installation d’une zone militaire en terrain civil, ce qui nécessite une délimitation claire et une vigilance constante vis à vis des nombreux civils intégrés au dispositif, » note le colonel Haccuria. Contrairement aux exercices précédents, la Composante Terre privilégie un système de rotations en raison des « nombreuses autres opérations de la Défense et du personnel limité ». La première de ces rotations est actuellement effectuée par le bataillon ISTAR d’Heverlee.

En collaboration avec la police fédérale, le Movement Control Group de la Composante Terre escortera un total de 140 convois de véhicules menés exclusivement entre 21h et 5h afin de réduire les nuisances dans le port anversois et pour le trafic routier. Jusqu’à sept composés au maximum 20 véhicules quitteront chaque nuit la TMZ pour ensuite franchir les 185 km séparant l’emprise d’Anvers du point de traversée de la frontière belgo-allemande.

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L’un des premiers véhicules britanniques amenés hier à Anvers par le roulier MV Eddystone. Plus de 4000 pièces d’équipement britanniques et américaines transiteront par le terminal anversois.

Le 29e bataillon logistique, station service du dispositif belge

Sans carburant, pas de projection. L’équation ne peut être résolue sans l’aide décisive du 29e bataillon logistique de Grobbendonk, notamment chargé de fournir les 160 000 litres d’essence requis pour faire le plein de l’ensemble des véhicules arrivant à Anvers. La dizaine de logisticiens présents en permanence sur la TMZ disposent pour cela d’un vaste parc logistique modulaire, de même que d’une réserve de 40 000 litres supplémentaires à Grobbendonk. « Nous sommes parfaitement habitués à ce type de manoeuvre, facilitée par des moyens modernes. Chacune des 20 citernes mobiles DFDC dont nous disposons est capable de fournir 8000 litres de carburant, » déclare le chef de corps du 29e bataillon logistique, le lieutenant-colonel Peter Constandt.

Durant cette phase initiale de DEFENDER-Europe 20, le 29e bataillon logistique participera par ailleurs à un exercice de libre circulation baptisé « Pony Express ». « L’armée américaine souhaite évaluer à quelle vitesse un container débarqué à Anvers est capable d’atteindre sa destination finale en Allemagne ou en Pologne en suivant différentes étapes, » détaille le colonel Haccuria. La première de ces étapes, réalisée à partir du sol belge, verra près de 230 containers contenant du matériel américain et britannique être acheminés à la base militaire d’Ayrshire (Allemagne), à plus de 130 km d’Anvers. Chaque jour, les camions Actros du 29e bataillon logistique seront affectés au transfert d’une trentaine de containers.

Enfin, hormis le convoyage et la livraison de carburant, les logisticiens belges seront responsables du logement des soldats américains et britanniques en transit en Belgique, soit en accompagnement des navires, soit après leur atterrissage à l’aéroport de Melsbroek. Une fois parvenues en Belgique, ces troupes viennent en effet s’acclimater durant 48 heures à Grobbendonk avant de rejoindre leurs véhicules et de constituer les convois nocturnes. Des espaces de vie ont donc été aménagés afin de pouvoir accueillir jusqu’à 1800 militaires supplémentaires.



*Pour la Défense belge : Commandement militaire de la province d’Anvers, Force Protection (Brigade Motorisée), SEDEE, Police militaire, Movement Control Group, 29e bataillon logistique, 11e bataillon de Génie et un détachement du 2e Élément médical d’intervention (2e EMI) de la Composante Médicale.

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