lundi 28 mai 2018

BURUNDI - MARGUERITE BARANKITSE, LA «MAMAN NATIONALE». "Nous somme des mendiants assis sur des lingots d'or"

BURUNDI - MARGUERITE BARANKITSE, 
LA «MAMAN NATIONALE». 
"Nous somme des mendiants assis sur des lingots d'or"

C'est la fête de toute les mamans du Monde. Tous les enfants nous sont précieux!
Après le discours enflammé de l’évêque au mariage de notre couple princier, voici un autre message très fort!
Sa maman lui a dit : "cesse de pleurer, tu es la solution." "On ne peut pas stopper l'Amour."
Elle décide de célébrer la vie. 
"Si on soufre chez nous, on ira chez vous". Donc nos destins sont liés"


La Grande Interview récente de Marguerite Barankitsé


Grande figure de l'humanitaire africain, Prix Nobel des enfants en 2003, Marguerite Barankitsé était l'invité aujourd'hui de Vera Gaufman. Elle a évoqué sur le forum de Skolkovo son engagement personnel et ses solutions pour l'Afrique de l'Est.




Figure de la société civile, engagée dans l’action humanitaire et réfractaire aux clivages ethniques, Marguerite Barankitse pose un regard critique sur le climat qui prévaut dans son pays.



Cette femme de 58 ans au parcours exemplaire qui dirige la Maison Shalom, une grande ONG du Burundi, a été bouleversée tant par le meurtre de trois religieuses italiennes, le 7 septembre, que par la candidature de Pierre Buyoya au poste de secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie. Explications.
Marguerite Barankitse, grand sourire et caractère bien trempé, prévient tout de suite : qu’on ne lui demande pas de statistiques sur les activités de son ONG, qu’elle a fondée en pleine guerre civile, en 1994, pour s’occuper des orphelins de toutes les ethnies. « On n’est pas derrière des ordinateurs à faire des rapports, mais sur le terrain au devant des populations», dit-elle.
Au total, pas moins de 20 000 enfants sont passés par les différents centres de la Maison Shalom, basée dans sa ville natale de Ruyigi, à l’est du pays. Une ville où elle s’est jadis fait traiter de «femme folle» par sa propre communauté, les Tutsis, pour avoir aidé tous les enfants, sans distinction ethnique.

Avant la guerre, cette institutrice tutsie avait déjà adopté une élève hutue, un fait inhabituel. Après la guerre, certains de ses anciens protégés sont devenus les piliers de son équipe de 300 permanents. Ils oeuvrent dans des écoles, des centres d’apprentissage et un hôpital de santé maternelle et infantile fondé en 2006.

Présente à Paris début septembre pour le forum Convergences, qui rassemble chaque année les acteurs mondiaux de la lutte contre la pauvreté, elle est venue s’exprimer sur « le rôle de la société civile dans la gouvernance mondiale ». Elle secoue la tête : « On vient parler dans les conférences, très bien, mais la société civile n’est toujours pas écoutée par les gouvernements, au Nord comme au Sud ».

Un esprit critique animé par la foi 
« Les évènements », comme on appelle encore au Burundi la guerre civile qui a fait 200 000 morts entre 1993 et 2003, l’ont renforcée dans ses convictions : la nécessité d’agir et une immense foi.

A peine sortie de trois ans de séminaire à Lourdes, l’enseignante a été radiée de la fonction publique à 24 ans, parce qu’elle faisait trop de critiques sur les injustices sociales et les dysfonctionnements de l’école. Elle est alors partie étudier l’administration en Suisse, pour ensuite devenir secrétaire de l’évêché de Ruyigi.

Un drame s’y produit en octobre 1993, dès le début de la guerre civile qui a conduit  à des massacres à grande échelle de la minorité tutsie. Jugée trop complaisante à l'égard des Hutus, elle a été attachée nue sur une chaise par des miliciens tutsis, et forcée à regarder le massacre de civils hutus qui s’étaient réfugiés à l’évêché. Et ce, en représailles d’un autre massacre de Tutsis par des Hutus. La folie meurtrière l’incite alors à protéger tous les enfants victimes de la guerre.
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