Réforme des retraites :
"On me rajoute 9 mois au dernier moment..."
"On me rajoute 9 mois au dernier moment..."
Ces presque retraités qui vont devoir travailler plus
L’âge légal de départ à la retraite va progressivement évoluer de 62 ans à 64 ans, à partir du 1er septembre prochain.
Nés en 1961, 1962 et 1963, ils vont être les premiers concernés par le recul de l’âge de départ à la retraite prévu par la Réforme.
La réforme des retraites annoncée mardi 10 janvier par Elisabeth Borne acte le passage progressif de l’âge légal de départ de 62 ans à 64 ans.
Il sera progressivement relevé au rythme de trois mois par an à partir du 1er septembre prochain. Une situation qui impacte de nombreux Français, qui pensaient déjà à leur future vie de retraités.
C'est le cas de Frédéric, né en 1963.
Le sexagénaire toulousain, qui travaille dans le milieu de l'édition, devait officiellement partir à la retraite le 1er janvier 2024.
"Et par le jeu des congés et RTT en retard, je devais même m'arrêter courant juin 2023, dans cinq mois".
Cependant, avec la réforme, comme tous les gens nés en 1963, il devra travailler 3 trimestres supplémentaires, soit 9 mois de plus.
Jusqu'au 1er octobre 2024.
"J'ai commencé à 18 ans, je n'ai jamais été au chômage, je suis en "carrières longues".
J'ai déjà 164 trimestres, je devais en faire 168 et je vais devoir en faire 171...", déplore-t-il.
Ce qui dérange Frédéric, c'est d'être "prévenu au dernier moment".
"On change les règles du jeu en fin de match. Après 42 ans de travail, 9 mois ce n'est pas rien... La première réforme des retraites, lors du mandat précédent, les gens auraient eu le temps de se projeter.
Là ce n'est pas le cas.
Le gouvernement a mis le curseur trop tôt" Pourquoi pas 1965 ou 1967, comme c'était prévu lors du premier projet de réforme ?
D'autant plus que le sexagénaire était prêt à partir, plein d'idées en tête.
"J'ai quelques problèmes de santé.
Je voudrais éventuellement créer une petite entreprise.
Et pouvoir consacrer encore plus de temps à mon activité de dirigeant bénévole d'une association, qui en a bien besoin". explique le sexagénaire toulousain.
"Et puis, je préfère libérer un poste pour un jeune, qui n'a pas de travail.
Il n'y a pas beaucoup de débouchés pour les jeunes dans mon secteur".
De son côté, Philippe, né en 1961, est un peu plus mitigé.
Ce chef de projet dans une agence de communication devait partir à la retraite à la fin de l'année 2023.
La réforme va lui rajouter 3 mois de travail supplémentaires, soit jusqu'à mars 2024.
"Ce n'est pas grand-chose.
À l'échelle d'une vie de travail, ce n'est rien.
Selon moi, les plus pénalisés seront les générations d'après, 63, 64, 65...".
Puis, souligne-t-il, résigné, "le schéma est en déséquilibre financier : il faut absolument remettre à flot le système des retraites".
Le sexagénaire note cependant une petite différence de traitement.
"Ce qui est bizarre, c'est que ceux qui sont nés début 1961, comme c'est le cas pour des amis, ne sont pas concernés.
Sur la même année, il y aura deux cas de figure. Ceux qui sont du premier semestre ne sont pas touchés, et ceux qui sont nés au second, doivent travailler plus..."
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