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Purge au Venezuela : Arrestations de 11 banquiers de haut niveau
Les autorités vénézuéliennes ont arrêté 11 banquiers de haut rang de la plus grande institution financière privée du pays, Banesco, et ont décidé «d’intervenir dans l’institution» pendant 90 jours pour tenter d’éradiquer les pratiques bancaires illégales.
Le procureur général vénézuélien Tarek William Saab a fait cette annonce dans une émission de télévision jeudi, affirmant qu’une enquête «chirurgicale» a révélé des irrégularités qui avaient dévalué la monnaie du pays.
La prise de contrôle de Banesco verra un vice-ministre des finances placé à la tête de la banque après l’arrestation du président exécutif de la banque, Oscar Doval Garcia, et de 10 autres personnes.
Les enquêteurs vénézuéliens ont déclaré qu’un grand nombre de comptes Banesco suspects étaient liés à des adresses au Panama, un pays rendu célèbre pour être un bon endroit pour cacher de l’argent noir avec la publication des fascicules de Panama en 2016, et en Colombie.
Le président de Banesco International, Juan Carlos Escotet, un citoyen vénézuélien qui se trouvait au Portugal au moment de l’arrestation, a déclaré qu’il prévoyait de retourner immédiatement au Venezuela. «J’irai au Venezuela en toute tranquillité d’esprit pour soutenir mes collègues», a-t-il tweeté jeudi.
«Aux clients de BANESCO, je vous suggère de continuer avec BANESCO car sous ma propriété ou non, ce sera toujours le meilleur garant des dépôts des clients», a déclaré Escotet dans un autre tweet. Et dans un autre, il a mis en garde : «L’intervention administrative de Banesco aura une durée de 90 jours. Ce n’est pas un processus de nationalisation, par conséquent, les actionnaires de Banesco conservent la propriété de la banque».
Les critiques du président vénézuélien Nicolas Maduro et de ses politiques sociales-démocrates populistes prétendent que la corruption et la mauvaise gestion du gouvernement sont au cœur de la crise économique du pays. Le gouvernement soutient que la classe riche du pays sabote leurs politiques socialistes par la guerre économique et en refusant de fabriquer certains biens essentiels dans le but d’attiser le ressentiment interne contre eux, ainsi que de stocker la richesse ailleurs.
La répression de l’exploitation financière du pays est venue en réponse aux accusations selon lesquelles un réseau international de financeurs manipulait le taux de change du marché noir dans la mesure où il valorise le dollar américain à un taux dix fois plus élevé que le taux de change officiel du pays. Jusqu’à présent, 134 arrestations ont été effectuées et 1 380 comptes bancaires, la plupart auprès de Banesco, ont été gelés.
L’arrestation des banquiers intervient dans le cadre d’une purge anti-corruption dans le pays et fait suite à l’arrestation de deux employés de Chevron à la fin du mois d’avril. «Les décisions du bureau du procureur sont basées sur des enquêtes sérieuses pour lutter contre la corruption…. Ces deux personnes impliquées ont le droit à la défense et à une procédure régulière», a déclaré le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Jorge Arreaza dans une allocution télévisée le 25 avril.
Avant les arrestations de Chevron, auxquelles l’entreprise a réagi en évacuant ses cadres du pays, le procureur général avait 80 cadres et partenaires commerciaux de PDVSA, la compagnie pétrolière d’État du pays, arrêtés pour corruption. «Des administrateurs criminels [PDVSA] se sont associés à des hommes d’affaires criminels pour détourner des fonds de la nation», a déclaré M. Saab lors d’une conférence de presse le 20 mars.
Par Jonathan ExoPortail
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