L'Hôpital psychiatrique Heni Ey dans lequel aurait été interné Marc Granié est accusé de morts suspectes
12:23:00
Selon l'agence Hospimedia, le Cercle de réflexion et de propositions d'actions en psychiatrie (CRPA) a récemment saisi le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), pour dénoncer des décès qu'il juge suspects constatés au CH francilien Henri Ey. Le CRPA dénonce entre autres des surdosages médicamenteux.
Le 15 décembre dernier, André Bitton, président du CRPA, une association d'usagers en psychiatrie, a pris rendez-vous avec le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLP), en l'occurrence Adeline Hazan.
En 2009, André Bitton avait déjà saisi cette instance sur le manque de respect des droits des usagers dans plusieurs établissements, dont le groupe public de santé Perray-Vaucluse hôpital Henri Ey (Paris).
En 2009, le CRPA a été informé d'une mort suspecte constatée en 2008. Depuis, deux nouveaux décès, jugés suspects par le CRPA, ont grossi le dossier de l'établissement.
Une première procédure classée sans suite
Le premier décès suspect concerne un patient admis en hospitalisation libre psychiatrique en février 2008, relate Hospimedia.
Le 12 février, il a été placé sous hospitalisation sous demande d'un tiers (HDT) par sa mère, "au vu d'un certificat médical émanant d'un médecin du CH où il était retenu", rapporte l'avocat de la famille. La mère du patient aurait subi des pressions pour signer cette HDT, ajoute-t-il.
"Durant sa dernière semaine d'internement, nous n'avions plus le droit de le voir ou de l'appeler. Ma mère a supplié la veille du décès de lui parler, sans succès", témoigne le frère de la victime. Il décède le 19 février "à la suite d'un malaise à l'occasion d'une douche", selon l'avocat des plaignants.
Estimant que le décès de leur fils a été causé en partie par son HDT et par le traitement médicamenteux prescrit pendant son séjour hospitalier, ses parents ont alors entrepris, dès juillet 2008, d'entamer des poursuites judiciaires contre le CHS Henri Ey.
Mais "les opérations d'autopsie et d'analyses anatomopathologiques furent réalisées avec de nombreux mois de retard et l'état de décomposition du corps du patient rendait extrêmement difficile les investigations", note l'avocat de la famille. Cette procédure a été classée sans suite en 2010.
Prescriptions médicamenteuses
Reste la procédure civile, instruite au tribunal de grande instance (TGI) de Paris. Une date d'audience devrait être annoncée le 20 janvier. Selon l'expertise menée en vue de l'instruction de ce dossier, les prescriptions médicamenteuses ont pu provoquer son décès.
De nombreuses imprudences ont en effet été constatées comme une association médicamenteuse déconseillée, l'insuffisance du contrôle du rythme cardiaque de l'intéressé ou encore l'absence de contrôle de la lithiémie.
Autre affaire évoquée devant la CGLPL et qui concerne encore le CHS Henri Ey : le décès d'un patient, survenu le 23 décembre 2013. Là encore, la famille du défunt et le CRPA suspectent une mort due à un surdosage médicamenteux.
"J'ai été contacté par la famille du défunt début 2014. Le patient était en hospitalisation libre. Il y est resté une dizaine de jours et l'association de trois neuroleptiques qu'on lui a administrée lui a été fatale. L'autopsie a en effet révélé chez ce patient une malformation cardiaque, ce qui explique en grande partie qu'il n'ait pas supporté ce traitement. De toute façon, l'association de ces trois neuroleptiques est contre-indiquée", explique André Bitton.
La famille fait procéder actuellement à des expertises médicales, afin de poursuivre le CHS Henri Ey devant le tribunal administratif.
Suicide par pendaison
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