vendredi 20 juillet 2018

« La milice de Macron… La pire des dérives en marche ! » L’édito de Charles SANNAT

Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
J’ai toujours mis en garde, alerter et écrit tout le bien que je pensais de la candidature de Macron. Oui, j’ai toujours pensé que Macron était un immense danger pour notre pays et notre démocratie et que son élection en elle-même portait les germes d’un naufrage démocratique.
Nous y sommes. Vous l’avez sous les yeux.


SI je dénonce la politique macronienne dans ce qu’elle peut avoir d’outrances sociales, je suis aussi « favorable » ou compréhensif, par pragmatisme économique, à certaines mesures même impopulaires qu’il a pu prendre – et c’est le cas par exemple, sur la fiscalité et notamment la suppression de l’ISF au profit de l’IFI.
Je ne suis pas un idéologue. Soit on ferme les frontières (et c’est ma préférence) et on peut taxer le « riche » qui est interdit de sortie du territoire autant que bon nous semble ou presque, soit on garde les frontières ouvertes, et dans ce cas-là nous sommes soumis aux conséquences de la compétition internationale à laquelle nous participons. Dans un tel cas, il faut supprimer l’ISF…
Il y aurait bien une troisième voie, celle d’une démondialisation intelligente, d’une sobriété dans la consommation, et d’une croissance soutenable basée sur ce que l’on appelle « l’économie circulaire », le tout avec une fiscalité environnementale (plus le produit parcourt de kilomètres, plus il est taxé, et ce n’est pas de ma faute à moi si la Chine est plus éloignée que la Bretagne).

Les dérives autoritaires de la toute-puissance.

Je ne suis pas idéologue, ni dogmatique, et je n’ai rien contre Macron. En tant qu’observateur et citoyen engagé, je compte les points, et je dénonce ce qui me choque. Jusqu’à présent, il était normal et compréhensible de ne pas tout rejeter en bloc, et même de souhaiter la « réussite » de ce président pour la réussite de notre pays.
Mais ce qui vient d’avoir lieu n’est en aucun cas excusable ou pardonnable, cela fait perdre la totalité de la légitimité. La totalité.
Ce qui vient de se passer avec l’un des proches collaborateurs directs de Macron qui se fait passer pour un policier portant aussi bien des brassards de police que des casques de CRS, c’est tout simplement la mise en place d’une milice au service d’un président, et cela, disons-le, n’est en aucun cas tolérable.

Une milice présidentielle…

N’est tolérable en démocratie pour aucun dirigeant, qu’il soit socialiste, droitiste, extrême-droitiste, ou encore communiste.
Accepter qu’un président puisse envoyer ses gros bras casser la gueule des citoyens et des « adversaires » politiques, c’est accepter la mise en place d’une dictature.
Ce qui vient de se passer est rassurant sur ce qu’il reste encore de contre-pouvoirs dans notre pays, mais c’est infiniment grave pour la démocratie.
Un président qui recrute de gros bras, les installe au Palais de l’Élysée, et les utilise en tant que force supplétive de police pour les basses tâches que les services réguliers de police et de gendarmerie ne veulent pas réaliser, c’est un président qui institue une milice.
Et quand il faut une milice pour assurer la « police politique » que nos forces de sécurités officielles ne veulent plus assurer, alors vous pouvez immédiatement penser aux heures les plus sombres de notre histoire.