mercredi 18 juillet 2018







POOL NEW / REUTERS
Il est encore temps de faire comprendre à Macron qu'il commet une erreur monumentale en s'attaquant à la Sécurité sociale.
Le modèle social français, un "pognon de dingue" jeté par les fenêtres ou un système solidaire et protecteur pour tou.te.s ?

Depuis une quinzaine d'années, l'idée selon laquelle les minima sociaux coûteraient trop cher à la Nation s'est progressivement installée dans notre imaginaire collectif. A force de discours venant de la droite la plus conservatrice, pointant du doigt les personnes les plus pauvres, en les accusant de "profiter du système" par paresse, à force de gros titres dans la presse affichant le coût qualifié d'"exorbitant" de la "fraude sociale", celles et ceux qui travaillent ont maintenant la désagréable impression, lorsqu'ils s'acquittent de leurs cotisations sociales ou de leurs impôts, de payer pour les tricheurs et les fainéants.

Mais de quoi parle-t-on exactement? Quels sont les montants investis chaque année par la France dans les minima sociaux (accusés par M. Macron de coûter un "pognon de dingue"), et quelles sont réellement les grandes masses budgétaires de la protection sociale?

Le budget global de la sécurité sociale, toutes branches confondues, est de presque 500 milliards d'euros par an, répartis de la façon suivante: 210 milliards pour l'assurance maladie, 236 milliards pour la branche vieillesse, 50 milliards pour la branche famille. En comparaison, les dépenses liées aux minimas sociaux sont bien inférieures: 11 milliards par an pour le RSA, 5 milliards pour la prime d'activité, 3 milliards pour le minimum vieillesse et 9 milliards pour l'AAH.