mardi 23 octobre 2018

En Bourse, la disgrâce continue des grandes banques européennes


En Bourse, la disgrâce continue des grandes banques européennes

Ndla: Ceci est prévu depuis longtemps suivant "Q", cela fait partit du "plan" selon lui pour l'arrivé du RV réévaluation mondial et la mise en place de Gesara. Donc on peut dire que c'est une bonne chose.

Edouard LEDERER | 23/10 | 07:12
Les marchés tournent le dos aux valeurs bancaires de la zone euro, moins bien traitées que les banques américaines. Outre la question lancinante des taux faibles, le trimestre écoulé a été riche en mauvaises nouvelles.



Une si longue bouderie. Depuis le début de l'année, les investisseurs se tiennent ostensiblement à l'écart des banques européennes, qui accumulent les contre-performances boursières. Mesure phare, l'indice EuroSTOXX Banks, qui regroupe les grandes banques de la zone euro, a plongé de plus de 24 % depuis le début de l'année alors que, sur la même période, l'indice regroupant les principales valeurs de la zone euro (tous secteurs confondus) ne s'est replié que de 8,8 %. De même, l'indice Dow Jones des grandes banques américaines n'a reculé que de 7 % depuis le début de l'année.
Ecart criant

Autre marqueur de cette disgrâce, le « price to book ratio » - qui rapporte la valeur boursière d'une entreprise à sa valeur comptable - est inférieur à 1 pour les grands noms de la finance européenne. Autrement dit, aux yeux des marchés, les banques ne valent même pas la valeur de leurs actifs net ! Dernier signal d'alarme, le « price earning ratio » (PER, indicateur qui rapporte le cours d'une entreprise à ses bénéfices) n'est que de 7 ou 8 selon les établissements, là où, par exemple, le CAC 40 affiche, lui, un PER moyen de 13 fois les résultats ces dix dernières années.
Une longue liste d'inquiétudes

Ce désamour trouve ses racines dans l'environnement de taux bas, devenu le quotidien des Européens en raison de la politique monétaire très généreuse de la Banque centrale européenne. Ce régime très digeste pour les emprunteurs pourrait perdurer au moins jusqu'à l'été 2019, d'après les signaux qu'envoie la BCE .

En attendant, ces taux faibles (et l'écart trop faible entre le loyer de l'argent à court et long terme) agissent comme un poison lent pour les banques : ils pèsent sur les marges réalisées sur les prêts mais tirent aussi vers le bas les revenus perçus en remboursement d'un prêt. De quoi ébranler la rentabilité des établissements lancés à la fois dans d'impressionnants plans d'investissements informatiques et contraints de faire la chasse aux coûts.
L'Italie inquiète, puis rassure

A ces causes profondes s'ajoute une liste d'interrogations survenues ces derniers mois… et auxquelles les banques vont peut-être commencer à répondre alors que s'ouvre le bal trimestriel des résultats. Deutsche Bank et Barclays vont tirer les premières à partir de mercredi. Les monnaies des grandes économies émergentes (Turquie et Brésil en tête) se sont effondrées face au dollar, provoquant des pics d'inflation et des incidents de paiement chez les emprunteurs. Les créances douteuses ont ainsi progressé de 37 % en Turquie depuis le début de l'année. BBVA est considérée comme la plus exposée, suivie de l'italienne UniCredit, d'ING, de BNP Paribas et de la britannique HSBC.
Des plaies rouvertes

La situation politique italienne a elle aussi fait passer les marchés boursiers par tous les états. En mai dernier, l'alliance inédite entre la Lega et le mouvement cinq étoiles (M5S) a provoqué un grand plongeon des banques italiennes ou des acteurs européens les plus présents comme BNP Paribas et Crédit Agricole. Vendredi, la Péninsule a évité de justesse de passer en catégorie « spéculative » après la dégradation de sa note par Moody's. Et le gouvernement a écarté toute sortie de l'euro.

Plus récemment, une autre plaie s'est rouverte pour les banques européennes : coup sur coup, plusieurs scandales pour blanchiment d'argent ont éclaté chez ING, et à la très sage Danske Bank. Ces affaires sont par nature individuelles, mais le secteur sort à peine d'une longue litanie d'amendes liées à la crise financière. Dans le cas de Danske, les enquêtes n'en sont qu'à leurs prémices, mais le fleuron danois a déjà perdu 22 % de sa valeur depuis la démission de son patron le 19 septembre dernier.
M&A au ralenti

Pour sortir par le haut de cette défiance, une solution - que les régulateurs appellent de leurs voeux - serait de relancer la consolidation du secteur . Les planètes sont alignées puisque les valorisations sont très faibles, et les financements bon marché. D'où les rumeurs persistantes d'un rapprochement entre la Société Générale et UniCredit ou encore entre Deutsche Bank et Commerzbank. Mais les faits sont têtus : les opérations de M&A tournent au ralenti dans le secteur bancaire.
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Edouard LEDERER@EdouardLederer